Cette neuvième édition de Points de Vue s’inscrit dans un moment fort pour Bayonne : la réouverture du musée Bonnat-Helleu. L’occasion de mettre en regard deux univers qui se croisent plus qu’ils ne s’opposent. Le musée conserve, restaure, transmet ; l’art urbain s’expose au temps, accepte la fragilité, parfois même programme sa disparition. Tous deux posent pourtant les mêmes questions : que garder, que transmettre, que laisser disparaître ?

Dans l’espace public, chaque oeuvre laisse une empreinte. Certaines durent, d’autres s’effacent, mais toutes nourrissent une mémoire collective faite de regards, de récits, de photographies, de rencontres. C’est aussi dans ce tissage de relations que réside la valeur sociale de l’art urbain : il ouvre des espaces de discussion, crée du lien, relie les habitants à leur territoire.

Cette année, le festival déploie ses projets à Bayonne, Ciboure et Hasparren, affirmant que l’art dans l’espace public relie les villes et les villages et participe d’un même paysage culturel au Pays Basque.

Car ce patrimoine fragile vit autant dans les rues que dans nos mémoires. Par leurs regards, leurs récits et leurs images, les habitants prolongent la vie des oeuvres et en deviennent les véritables sentinelles. Ensemble, nous en sommes les gardiens et c’est cette mémoire partagée qui constitue le socle de toute démarche de transmission et de préservation.