SPIDERTAG / ES

Salle Albizia 
4 rue Jeanne Peyré

Visible uniquement à la tombée de la nuit, l’œuvre lumineuse de Spidertag transforme la façade de la salle Albizia en une fresque abstraite de néons interactifs.

Connectée à une application mobile, l’œuvre permet au public de modifier les couleurs de la lumière, prolongeant dans l’espace public l’esprit collectif, festif et culturel de ce lieu de vie du quartier.

Cette intervention remplace une fresque réalisée en 2018 par l’artiste Lorcolors, aujourd’hui altérée de manière irréversible. En assumant ce geste de renouvellement radical, le festival engage une réflexion sur la vie des œuvres dans l’espace public, entre mémoire et transformation.

En puisant dans les formes les plus anciennes de l’art humain — lignes, totems, géométries — et en les réinterprétant à travers une technologie lumineuse interactive, Spidertag invente une forme d’archéologie du futur.

Son œuvre se situe dans le sillage du Futuristic Primitivism : un langage sans clé, ouvert à l’intuition plus qu’à l’interprétation, qui cherche à éclairer les esprits plutôt qu’à délivrer un message.

L’œuvre sera activée automatiquement à la tombée de la nuit, uniquement lors des soirs où la salle Albizia est utilisée, avec une extinction programmée à 21h, en accord avec le règlement d’utilisation du lieu.

Spidertag est un artiste urbain espagnol, actif depuis la fin des années 2000. Après une première phase de création picturale dans la rue, il oriente sa recherche vers des formes innovantes mêlant technologie et langage abstrait.

En 2013, il entame un cycle d’expérimentations qui le mène à développer un nouveau format mural : le Interactive Neon Mural.

Grâce à l’usage de câbles électroluminescents, puis de LED souples connectées, il crée des œuvres lumineuses à activer dans l’obscurité, parfois interactives.

Inspiré par les avant-gardes du XXe siècle, le cinéma de science-fiction, les récits ésotériques et les arts premiers, il développe une esthétique personnelle qu’il nomme Futuristic Primitivism.

« Je veux éclairer les esprits, pas seulement les murs », dit-il.

Son vocabulaire plastique est fait de symboles abstraits, de géométries non explicites, et d’agencements ouverts à l’interprétation. Il revendique une poétique de la forme, qui n’impose aucun récit mais suscite des sensations.

Installé en Espagne, il a présenté ses œuvres dans plus de vingt pays à travers le monde.

Pour Spidertag, créer une œuvre lumineuse dans l’espace public, ce n’est pas simplement éclairer un mur. C’est créer une expérience — un moment suspendu, une énigme visuelle, un appel à la contemplation. Sa démarche artistique repose sur une idée qu’il a lui-même formulée : le Primitivisme Futuriste (Futuristic Primitivism). En combinant des formes simples — lignes, cercles, carrés — et une technologie de néons connectés, il compose un langage plastique à la fois archaïque et radicalement contemporain.

Cette esthétique du contraste cherche à réveiller les imaginaires plutôt qu’à livrer un message. « Je veux attirer le regard comme le monolithe dans 2001, l’Odyssée de l’espace », confie-t-il. Le mystère, pour lui, n’est pas un obstacle : c’est le cœur même de l’expérience artistique.

À travers ses Interactive Neon Murals, Spidertag invite les passants à voir la ville autrement, à interagir, à ressentir, sans avoir besoin de tout comprendre. Il revendique des formes ouvertes, sans narration explicite, pour laisser chacun y projeter ses propres histoires, émotions ou intuitions.

Installée sur un bâtiment vivant — la salle Albizia — l’œuvre devient un repère urbain, un point de rencontre possible :

« On pourrait dire : “On se retrouve à l’INM#25”, comme on nomme un café ou une place. Ce serait une sorte de balise mentale dans la ville. »

Dans un monde saturé de messages, Spidertag préfère offrir une respiration visuelle, une porte vers l’inconnu. Un lieu de calme dans le flux. Un fragment de cosmos, à même la façade.

L’œuvre lumineuse de Spidertag consomme 1664 watts lorsqu’elle est allumée.

Avec une activation moyenne de 3 heures par soir pendant 250 jours, sa consommation annuelle est estimée à 1248 kWh. C’est moins qu’un chauffe-eau électrique familial, une dépense énergétique maîtrisée pour une œuvre visible par tous, et conçue pour dialoguer avec la ville sans la surcharger.

Pour interagir avec l’œuvre télécharger l’app ci-dessous.